Les gens d'ici
Un village accueillant et vivant, est un village où les habitants participent à toutes les manifestations, toutes générations confondues, qu'elles soient festives, ou cérémoniales, joyeuses ou funèbres, et où la mixité de la population est un atout et non pas un problème. A Saint-Créac, il y a des agriculteurs, des éleveurs, des artisans, des personnels de santé, des maçons, des peintres, des enseignants, des fonctionnaires, des chefs d'entreprise, des intellectuels, des artistes, des retraités, des hébergeurs et tous ces habitants vivent en parfaite harmonie, dans le respect de chacun. Ils participent ensemble à toutes les activités du village et cela est tout simplement extraordinaire!
Un village vivant c'est aussi un village qui sait reconnaitre le savoir-faire, l'expérience, l'histoire et nourrit la mémoire de ses enfants.
Les portraits que nous présentons ici sont ceux de quelques habitants choisis de notre village, présents ou passés, marquants par leur métier, leur humanité, leur histoire ou leur caractère. Le but n'est pas ici de présenter tout le monde, mais d'illustrer la diversité de notre village par quelques exemples.
" Etre différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose.
Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même."
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" Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser. "
Albert Camus
Patrice Bellet, facteur d'orgue
Patrice Bellet est un facteur d'orgue, habitant Saint-Créac, au hameau d'Embarthe. Il est originaire d'une grande famille gersoise qui en 1912 habitait le château de Poupas, puis au lieu-dit Embarthe à Saint-Créac. Après un apprentissage qui le conduira en Alsace chez A. Kern et E. Mulheisen, il se perfectionne à Dax auprès de R. Chauvin pour la fabrication des tuyaux. En 1967, il s'installe à Saint-Créac où il ouvre un atelier de fabrication, réparation et dispose de tous les outils nécessaires pour accorder des harmoniums. Il effectue alors le relevage « révolutionnaire » de l’orgue de Gimont. Depuis, il a restauré de nombreux instruments historiques tels ceux de Cucuron, Cordes/Ciel et Verdun/Garonne (aux côtés d’Alain Leclère). Il a exercé son talent de facteur-harmoniste dans tout le Midi de la France où il entretient de nombreux instruments, harmonise des orgues neufs et participe à la restauration de grands instruments, avec plusieurs de ses confrères, tel le mythique Cavaillé-Coll de la basilique Sainte-Sernin et celui de la cathédrale St-Etienne à Toulouse, ainsi que celui de la cathédrale d’Auch (Gers).
Outre son activité professionnelle, Patrice Bellet est passionné par la collection d’harmoniums : il possède deux guides chant Kasriel, un harmonium Debain 3 jeux et demi (1880 environ), un harmonium Rodolphe Debain cinq jeux et demi (1880/1910 environ), un harmonium Alexandre deux claviers et pédalier de deux jeux (1930), des harmoniums de voyage (1920 environ), de mission, de salon Alexandre (1890 environ), Poikilorgue de Charles Dimoff (1850/1860) et un harmonium-accordéon (époque Napoléon III). Il œuvre également comme bénévole à plein-temps pour la commune de Saint-Créac avec les membres du comité Loisirs & Culture.En 2002, Patrice Bellet décide de restaurer l’harmonium Debain de l’église St-Loup dans son village de Saint-Créac, muet depuis cinquante ans. A cette occasion, lors de la fête du village, l’inauguration de cet harmonium permet d’entendre cet instrument associé au piano et à la voix. Les habitants enthousiastes veulent renouveler l’expérience, mesurant l’intérêt pour le dynamisme du village. Ainsi, le comité des fêtes (qui deviendra Loisirs & Culture de Saint-Créac) intègre cette dimension culturelle dans ses activités : amener la musique dite classique en milieu rural, associer au cultuel le niveau patrimonial par l’ouverture de l’église à l’acoustique de grande qualité. Le concert annuel du dernier dimanche d’août à Saint-Créac est né.
Quelques travaux réalisés par Patrice Bellet :
Après cela, Patrice Bellet poursuit un rêve : laisser à son village un petit orgue dans l’église de Saint-Créac. Il récupère plusieurs jeux datant du XVIIIème siècle qu’il restaure et construira de ses mains le jeu principal : le « prestant », jeu étalon de l'orgue. La municipalité de Saint-Créac l’aide financièrement pour l’achat de matériels.
En aout 2020, Patrice Bellet fait don à la commune de son orgue construit dans son atelier : il est alors déménagé et installé définitivement dans l’église avec l’aide de deux éminents amis facteurs d’orgue : Jean Daldoso, de Gimont, et Franz Lefèvre, de Castres (ils ont tous trois participé à de grandes restaurations d’orgues dans la région : la Basilique St-Sernin et la cathédrale St-Etienne à Toulouse, la cathédrale d’Auch, etc.).
Lors du concert annuel de Saint-Créac en août 2021, l’organiste Willem Jansen, avec l’aide du facteur d’orgues de Gimont Jean Daldosso, a fait résonner pour la première fois aux oreilles des spectateurs le nouvel orgue fabriqué et installé par Patrice Bellet. En août 2022, 4 jeux sur 6 sont au point, et les spectateurs du concert annuel de Saint-Créac ont le privilège d’écouter un morceau sur ce nouvel orgue. Il reste encore quelques réglages à faire mais nous avons bon espoir que tout soit terminé à l’été 2023. L’orgue a été arrimé au mur clocher de l’église, si bien qu’il fait maintenant partie intégrante de l’église Saint-Loup
L’inauguration officielle de l’orgue de Saint-Créac (le 32ème orgue dans le département 32 !) est prévue pour le dimanche 17 septembre 2023 lors des Journées du Patrimoine.
Rémi Roux, co-fondateur et gérant d’Ethiquable
Rémi Roux habite Saint-Créac depuis 2011, après avoir vécu à Mauroux une dizaine d'années. Il est co-fondateur et gérant de la SCOP (Société coopérative et participative) Ethiquable: il a réussi à convaincre ses deux associés Stéphane Comar et Christophe Eberhart de monter ensemble l'entreprise en 2002, dont le siège est à Fleurance.
Cette entreprise coopérative assume une vision engagée du commerce équitable exclusivement tournée vers le soutien à l'agriculture paysanne et des relations directes & durables avec les producteurs.
Issu d’une formation commerciale, diplômé de l'Ecole Supérieure de Gestion (ESG) de Paris, Rémi Roux débute son parcours professionnel dans la communication au sein d’une maison de disques avant de rejoindre le secteur de l’agroalimentaire, où il passe une quinzaine d'années dans des fonctions marketing et commerciales.
Depuis 2009 il est membre fondateur du Mouvement des Entreprises Sociaux et depuis 2012, président de l'Union Régionale des SCOP de Midi-Pyrénées. Son dada: créer un Jardin de Cocagne à Fleurance: c'est fait depuis 2012 !